
Le 19 janvier 2022, le Journal Outremont publiait une lettre ouverte d’un citoyen, M. Findeli, exprimant que « la cohabitation avec les membres de la communauté hassidique est loin d’être une expérience quotidienne agréable et sereine» et en donnait quelques exemples. D’autres lettre ouvertes ont suivies, pour et contre.
Jusque-là, chacun s’exprimait ouvertement avec des propos qui n’avait rien de haineux, et qui représentait une opinion.
Chantage et contrôle de la liberté de presse
Le 31 janvier, le Journal publie une lettre de la communauté hassidique qui se dit vexée par les propos de M. Findeli et dans un semblant de mise en demeure, force M. Soudre, le propriétaire du Journal à s’excuser d’avoir publié la lettre. M. Soudre s’exécute, craignant surement, comme tous, des poursuites légales sans fondement mais toujours couteuses.
Simultanément, le Journal retire la lettre de M. Findeli et bloque toutes les autres opinions qui ont été envoyées au journal sur le sujet par la suite. Laissant celle des hassidim en guise de dernier mot sur le sujet.
Voilà la liberté d’expression mise à rude épreuve par du chantage et de l’intimidation envers les médias. Devant ce blocage de la liberté d’expression, aucune excuse par contre du Journal Outremont envers ses lecteurs.
Publication ci-bas d’une lettre bloquée par le Journal Outremont
Nous publions ci-bas une lettre ouverte d’une citoyenne adressée au Journal Outremont suite au retrait de la lettre de M. Findeli, mais qui ne fut pas publiée.
La liberté d’expression, un droit inaliénable
Lettre ouverte à M. René Soudre
Éditeur du Journal d’Outremont
Montréal, 6 février 2022
Monsieur,
Vous avez pris position dans un conflit d’opinion opposant M. Alain Findeli, résident d’Outremont, et M. Sam Muller, du Conseil des Juifs Hassidiques du Québec (CJHQ), conflit portant sur une lettre du premier que le Conseil juge discriminatoire et injurieuse. Le Conseil vous a demandé de vous excuser d’avoir approuvé la publication de la lettre en ajoutant « La simple publication de notre point de vue ne nous apparaît pas suffisante pour réparer les dommages » sans plus de précisions sur une réparation satisfaisante : https://journaloutremont.com/nouvelles/opinions/des-propos-juges-insultants.
Je tiens à affirmer que je ne connais pas M. Findeli et aussi que, depuis les années 1980, la grande majorité des Hassidiques d’Outremont que j’ai rencontré ont eu envers moi une attitude très correcte et, quelques fois, même amicale.
MM. Findeli et Muller ont tous deux droit à l’expression de leurs opinions. Ce qui m’inquiète profondément est le fait que vous ayez supprimé —donc, censuré— la lettre de M. Findeli le privant ainsi, lui, de son droit à la liberté d’expression et, du même coup, les lecteurs de votre journal de pouvoir juger du bien fondé des opinions des deux parties.
La lettre de M. Findeli a été provoquée par une affiche collée sur la porte de la boulangerie Cheskie de l’avenue Bernard qui se lit comme suit :
Chers clients,
Concernant les masques, s’il vous plaît fait [sic] attention à vous seulement.
Veuillez ne pas harceler les clients et/ou les employés.
Si vous avez dû [sic] mal à vous conformer, veuillez acheter ailleurs.
Merci!
Le ton de la lettre de M. Findeli est loin d’être aimable ou conciliant. C’est le texte d’un citoyen excédé. Personnellement, j’aurais préféré un ton neutre, mais la question n’est pas là car la liberté d’expression n’exige pas les bonnes manières. Elle protège l’expression d’opinions désobligeantes.
Quant au contenu de la lettre de M. Findeli, à mon avis, il n’est ni discriminatoire ni haineux. D’ailleurs, dans la lettre du Conseil des Juifs Hassidiques du Québec, il n’y a pas une seule citation tirée du texte de M. Findeli qui servirait à prouver qu’il discrimine les Hassidiques d’Outremont ou qu’il encourage la violence envers eux, deux graves accusations dans la lettre du CJHQ.
Je vous prie, donc, M. Soudre, de publier encore une fois et au plus vite la lettre de M. Findeli à côté de celle signée par M. Muller.
Bien à vous,
Matilde Asencio
Résidente d’Outremont
CC: La Presse, Le Devoir et Le Journal de Montréal